31/10/2018
Isaac Levitan 1860-1900
Isaac Ilitch Levitan, né en 1860 dans un shtetl * aux abords de Wirballen, actuellement Kybartai, petite ville située dans le sud-ouest de la Lituanie, était un peintre paysagiste.
Pauvre mais cultivée, la famille Levitan s'établit à Moscou dans les années 1870.
Extrêmement doué pour les arts, Isaac Levitan parvient à intégrer l'École de peinture, de sculpture et d'architecture de Moscou en 1873.
"Jour de printemps" 1876-1877
Huile sur toile 53 x 40,7 cm Collection privée.
Le décès de sa mère en 1875 puis de son père en 1877 le laissent dans un profond dénuement, mais, compte tenu de son talent et de sa renommée naissante, l'École lui accorde la gratuité de l'enseignement.
"Chêne" 1880
Huile sur toile 57,6 x 57,5 cm Galerie Tretyakov, Moscou.
En 1876, Isaac Levitan travaille dans l'atelier du paysagiste Alexeï Savrassov (1830-1897) qui préconise le travail en plein air. Savrassov initie ses élèves au travail des peintres de l'école de Barbizon, dont Jean-Baptiste Camille Corot (1796-1875) que Levitan apprécie particulièrement.
"La passerelle, village de Savvinskaya" 1884
Huile sur toile 25 x 29 cm Galerie Tretyakov, Moscou.
En 1879, après une tentative d'assassinat sur l'empereur Alexandre II de Russie, les juifs sont expulsés des villes de Russie. Isaac Levitan, contraint de quitter Moscou, s'établira dans la banlieue de Saltykovka.
"Le village de Savvinskaya près de Zvenigorod" 1884
Huile sur toile 43,5 x 67 cm Galerie Tretyakov, Moscou.
En 1880, durant ses études, Levitan fait la connaissance de l'écrivain Anton Tchekhov.
Devenu l'un des amis les plus proches d'Anton Tchekhov, Levitan illustre la nouvelle "La Steppe" éditée en 1888.
"L'hiver dans les bois" 1885
Huile sur toile 55 x 45 cm Galerie Tretyakov, Moscou.
En 1880, le mécène et collectionneur d'art Pavel Mikhaïlovitch Tretiakov achète la première d'une des nombreuses œuvres de Levitan, "Autumn day, Sokolniki", représentation d'une journée d'automne dans un parc de Moscou.
"Jour d'automne, Sokolniki" 1879
Huile sur toile 63,5 x 50 cm Galerie Tretyakov, Moscou.
Fortement influencé par le peintre Vassili Polenov (1844-1927), Levitan devient membre de la société des "Ambulants" ** en 1884.
"L'étang" 1887
Huile sur toile 42 x 66 cm Musée d'Etat russe, Saint-Pétersbourg.
En 1897, Levitan est élu membre de l'Académie Impériale des Beaux-Arts de Saint-Pétersbourg.
"Le silence du monastère" 1890
Huile sur toile 87,5 x 108 cm Galerie Tretyakov, Moscou.
En 1898, l' École de peinture, de sculpture et d'architecture de Moscou lui confie la classe de paysage.
"Eaux profondes" 1892
Huile sur toile 150 x 209 cm Galerie Tretyakov, Moscou.
En 1889-90, Levitan voyage en France et en Italie.
"Près de Bordighera, Nord de l'Italie" 1890
Pastel sur papier 49 x 64 cm Galerie Tretyakov, Moscou.
Souffrant d'une maladie cardiaque, Isaac Levitan meurt en 1900 dans son atelier moscovite de la rue Bolchoï Trekhsviatitelski.
"Clair de Lune" 1899
Huile sur toile 63,5 x 49 cm Musée d'Etat russe, Saint-Pétersbourg.
Décédé à 39 ans, Isaac Levitan est considéré comme l’un des plus grands paysagistes russes et européens du dix-neuvième siècle.
"L'appel de la cloche vespérale" 1892
Huile sur toile 87 x 107,6 cm Galerie Tretyakov, Moscou.
Le peintre a laissé plus d'un millier de peintures à l'huile, d'aquarelles et d'études et dessins sur papier.
"Le repos éternel" 1893-1894
Huile sur toile 150 × 206 cm Galerie Tretyakov, Moscou.
Nombre de ses œuvres figurent dans la Galerie Nationale Pavel Tretiakov de Moscou et dans le musée d'Etat russe de Saint-Pétersbourg.
"Le village de Savvinskaya près de Zvenigorod, été 1884"
Huile sur toile 33 x 52 cm Galerie Tretyakov, Moscou.
Inaugurée en 1972 dans la ville de Ples dans la maison même de Levitan sur les bords de la Volga, le musée Isaac Levitan détient une vingtaine de tableaux et un grand nombre d'études de l'artiste.
"Bleuets" 1894
Pastel sur carton 62,3 x 47,7 cm Collection privée.
"Automne doré" 1895
Huile sur toile 82 × 126 cm Galerie Tretyakov, Moscou.
"Brise sur la Volga" 1895
Huile sur toile 72 x 123 cm Galerie Tretyakov, Moscou.
"Crue printanière" 1897
Huile sur toile 64,2 x 57, 5 cm Galerie Tretyakov, Moscou.
"Mars" 1895
Huile sur toile 60 x 75 cm Galerie Tretyakov, Moscou.
"Pommiers en fleurs" 1896
Huile sur carton 17 x 26 cm Galerie Tretyakov, Moscou.
"Prairie dans les bois" 1898
Pastel sur papier 63,5 x 49 cm Musée d'Etat russe, Saint-Pétersbourg.
*Un shtetl était un grand village, une petite ville ou un quartier juif en Europe de l'Est avant la Seconde Guerre mondiale.
**Les Ambulants ou Itinérants, en russe "Peredvijniki", est le terme donné aux artistes adeptes d'un mouvement pictural réaliste apparu en Russie en 1863. Ce mouvement était une réaction contre l'enseignement officiel, les sujets imposés et les méthodes de l'Académie impériale des Beaux-Arts de Saint-Pétersbourg. La Société des Ambulants, soucieuse de rendre l'art accessible à un vaste public, organisa des expositions itinérantes dans les grandes villes russes jusqu'en 1923.
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21/10/2018
Emile Henri Blanchon 1845-?
Emile Henri Blanchon, né à Paris en 1845, était un peintre français.
Elève du célèbre peintre académique Alexandre Cabanel (1823-1889), il est connu pour avoir remporté, avec Henri Gervex (1852-1929), le concours organisé en 1878 pour décorer les murs, le plafond et le couloir de la salle des mariages de la nouvelle mairie du XIX° arrondissement de Paris.
Les deux peintres, tournés vers la modernité, présentent des projets innovants pour l'époque et des scènes de la vie quotidienne de l'arrondissement succèderont aux scènes allégoriques et mythologiques traditionnelles.
Henry Gervex peindra "Le port de La Villette", "Le mariage civil" et "Le Bureau de bienfaisance" et Emile Blanchon, "Le Marché aux bestiaux", "La déclaration de naissance" et "L'école d'adultes ou cours du soir".
Au Salon de 1884, Emile Blanchon présente "Un Fort de la Vallée* - Halles Centrales".
"Un Fort de la Vallée - Halles Centrales" 1884
Huile sur toile 108,27 x 58,58 cm Collection privée.
* "La vallée de la misère" ou plus simplement "La Vallée" était le nom donné au pavillon IV de la volaille et du gibier des Halles centrales dessinées en 1854 par l’architecte Victor Baltard. Cet ancien marché, jadis situé sur le quai de la Mégisserie et le quai des Grands-Augustins, était connu sous la dénomination de "la Vallée de la misère" en raison du grand nombre d’animaux abattus dans des conditions de travail déplorables. Au fil du temps "la Vallée de la Misère" devint plus simplement "la Vallée" et ce vieux nom s’imposa à la nouvelle construction lorsque, dès 1866, les marchands de volailles et de gibiers se sont installés dans le pavillon IV des Halles centrales.
Dans le roman publié en 1873, "Le ventre de Paris", Emile Zola, fait souvent allusion au pavillon de la volaille en utilisant l’expression "la Vallée".
Victor Gabriel Gilbert 1847-1933
"Un coin des Halles" c.1881 Huile sur toile 235 x 331 cm
Musée des Beaux-Arts, Bordeaux, France.
Victor Gabriel Gilbert
"Le marché aux poissons, Halles centrales" 1881
Léon Lhermitte "Les Halles" 1895
Huile sur toile 404 x 635 cm Musée du Petit Palais, Paris.
Les Forts des Halles.
L’office des porteurs officiels du marché, créé au XIII° siècle par Saint Louis, regroupe les chasse-marée et la communauté des vendeurs de poisson de mer sur le marché parisien. Suite à l’ordonnance de 1415, les porteurs se voient conférer les titres de “jurés-porteurs" et d’officiers de la Ville de Paris. Nommés par le Prévôt des marchands, ils prêtent serment devant lui et demeurent sous sa compétence directe jusqu’au XVIII° siècle.
A l’image de toutes les corporations, l’office des porteurs est supprimé de 1789 à 1799 avant d’être rétabli au XIX° siècle par Napoléon Bonaparte dans le but d’encadrer et de minimiser les pratiques frauduleuses.
Organisés en syndicats, les porteurs gagneront ensuite leur appellation définitive de “Forts des Halles"**.
Les conditions d’accès au titre de "Fort" étaient fort rigoureuses.
Les "Forts" devaient être de nationalité française, physiquement très robustes, mesurer plus de 1,67 mètre, avoir plus de 21 ans et moins de 30 ans, être libérés des obligations militaires et posséder un casier judiciaire vierge.
Ils devaient de plus réussir des exercices intellectuels et physiques comportant un test écrit et oral du niveau du certificat d'études primaires ainsi qu’une épreuve de portage d’une charge de 200 kg devant être charriée sur les épaules sur une longueur 60 mètres, soit l’équivalent de la longueur d’un pavillon des Halles.
Les épreuves étaient très sélectives : en moyenne, moins de 40 candidats sur 500 étaient retenus à chaque promotion.
Porte-bouquet en faïence fine à décor imprimé polychrome d’un fort des halles serrant la main d’un boulanger et, en arrière-plan, les affichettes du syndicat de la boulangerie et du bulletin des Halles. Début du XX° siècle D:19,5 cm.
Le nombre de "Forts" était d'environ 700 membres. Ils étaient répartis en sections, une par pavillon où l'on distingue les Forts à viandes, les Forts à volailles, les Forts à légumes, les Forts des hauts fruits, les Forts des beurres, œufs et fromages, les Forts à poissons, etc.
Victor Gabriel Gilbert 1847-1933
"Un coin de la Halle aux poissons, le matin" 1880
Huile sur toile Palais des Beaux-Arts, Lille, France.
Organisés hiérarchiquement autour d’un chef qui porte le titre de syndic, chaque membre se voit décerner une médaille, en argent pour le syndic, en cuivre pour le simple "Fort", où figurent les armes de Paris et qui porte au verso le nom et le numéro d’ordre du détenteur.
La tenue traditionnelle du "Fort" se compose d’une blouse de toile bleue et d’un chapeau de feutre à large bord, le coltin, qui, muni d’une calotte de plomb à l’intérieur, permettait de supporter de lourdes charges "coltinées" sur la tête. Le coltin protégeait non seulement la tête mais aussi le cou et les épaules des "Forts".
Les "Forts" étaient principalement chargés :
− Du déchargement et du transport des sacs, cageots et colis de marchandises entre les quais de livraison et les stands des grossistes. Rémunérés au tonnage transporté, les "Forts" avaient l’opportunité de changer de secteur au cours de leur carrière en passant de nouvelles épreuves de force. Les secteurs des volailles (pavillon dit de la Vallée*) et des poissons (la Marée), les moins rémunérateurs, étaient les moins convoités.
− De la surveillance des marchandises, entre le lieu d’arrivage et l’aire de stockage, par les facteurs***.
− De l’entreposage dans les resserres des denrées non vendues le jour même.
− Du contrôle du fonctionnement du marché, du respect des poids et des prix.
Louis-Robert Carrier-Belleuse 1848-1913 "Porteurs de farine" 1885
Huile sur toile Musée du Petit Palais, Paris.
"Les Forts à farine" utilisaient une canne qui, tout en assurant l'équilibre, autorisait la répartition du poids de la charge sur trois points d’appui.
Au début du XX° siècle, la disparition du transport à dos d'homme entraîne le déclin de la profession. Le recrutement cesse définitivement à partir de 1952. A cette date, 710 "Forts" sont encore en activité.
Le 22 février 1969, date du transfert du marché à Rungis, les 279 derniers "Forts", reclassés dans l'administration de la préfecture de police, étaient chargés de la surveillance et du contrôle du marché.
La corporation ne survivra pas aux nouvelles conditions de travail mises en place sur le site de Rungis, elle est aujourd’hui disparue. La plupart des derniers "Forts" furent affectés au sein de la police municipale de la ville de Paris.
** A l'origine, le terme "Fort des Halles" ne qualifiait pas une personne ou une fonction mais un édifice conçu en 1848 par les architectes Victor Baltard et Félix Callet. Construit en pierre, lourd, laid, massif et inadapté à la vente, le bâtiment sera démoli en 1853 sur ordre de Louis Napoléon Bonaparte.
***Facteur des halles : intermédiaire entre le producteur et l'acheteur chargé de la vente en gros à la criée des denrées alimentaires apportées dans les pavillons des halles. La loi de 1896, visant à lutter contre la fraude, instaure le titre de mandataire en lieu et place des facteurs. Intermédiaires agréés et contrôlés par la préfecture de la Seine, les mandataires sont chargés de la vente, en gros ou en demi-gros et exclusivement sous les pavillons, des denrées expédiées par les producteurs.
Marie-François Firmin-Girard 1838-1921
"Les Halles Baltard, Paris, Pavillon des fleurs"
Huile sur panneau 27 x 38 cm Collection privée.
14:40 Publié dans Histoire, peintres-académiques, peintres-réalistes, peintres-scènes de genre | Lien permanent | Commentaires (4) | Facebook
20/10/2018
Franz Joseph Haydn 1732-1809
20:20 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook
09/10/2018
Georg Friedrich Haendel 1685-1759
Georg Friedrich Haendel
Né en 1685 à Halle, Germany.
Décédé en 1759 à Westminter, England.
Compositeur allemand naturalisé anglais en 1727.
Concerti Grossi Opus 6 - Grave
Portrait c.1726-1728 attribué à Balthasar Denner (1685-1749), Germany.
Huile sur toile 74,9 × 62,6 cm National Portrait Gallery, London.
21:45 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook