30/10/2014
Le Corps des Zouaves
Débarqué à l'aube du 14 juin 1830 à 30 kilomètres d'Alger dans la baie de Sidi-Ferruch, le corps expéditionnaire français, commandé par le général Louis de Bourmont, s'emparait des positions faiblement défendues par les Turcs.
Le Dey d'Alger, Hussein Pacha, capitulait le 5 juillet 1830 après plusieurs jours de durs combats. Le roi Charles X conférait le bâton de maréchal à Louis de Bourmont le 14 juillet 1830.
Le 15 août 1830, Bourmont constituait la première unité d’une milice forte de 500 indigènes. Cette troupe était issue de la tribu kabyle des Zwawa ou Zouaoua, peuplade qui offrit ses services à la France lors des débuts de la conquête de l’Algérie.
Charles Edouard Armand-Dumaresq 1826-1895 France
"Zouaves en tenue de campagne" v.1865-1870
Le 1er octobre 1830, le général Bertrand Clauzel, succédant à Louis de Bourmont, ordonnait la levée d’un bataillon de "Zouaves" recruté parmi les indigènes.
Jean Baptiste Édouard Detaille 1848-1912 France
"Zouaves, tambour."
Sous le règne de Louis-Philippe, l’ordonnance du 9 mars 1831 régularisait la création du Corps des Zouaves. L’armée dite d’Afrique était désormais officiellement composée d'unités venues de France et d'unités levées dans le pays ou corps spéciaux.
L’ordonnance royale du 7 mars 1833 modifiait sensiblement l’organisation du corps des Zouaves. Des mesures plus strictes réglementaient et limitaient le recrutement des autochtones. Confronté aux difficultés d'accès au corps des Zouaves, l'effectif des troupes indigènes diminuera au fil des années.
Victor Armand Poirson 1859-1893 France
"Zouave" 1886 Aquarelle
Une ordonnance royale du 8 septembre 1841 réorganisait la composition de l’armée française. Elle prescrivait la formation d’un régiment de Zouaves formé de trois bataillons composés essentiellement de métropolitains et de Français d'Afrique du Nord.
Le 7 décembre 1841, une nouvelle ordonnance royale réorganisait l'infanterie d'Afrique. Trois bataillons de tirailleurs indigènes, un pour chacune des provinces d'Alger, d'Oran et de Constantine, étaient constitués. Les troupes indigènes issues du corps des Zouaves furent incorporées dans ces bataillons de tirailleurs (Turcos).
Dès 1842, les Zouaves, tout en conservant leur uniforme, étaient devenus des régiments d'infanterie exclusivement français.
"Zouaves" guerre franco-prussienne 1870
Les régiments de marche de Zouaves (R.M.Z.) prendront part à la première guerre mondiale. Quelques régiments composés de bataillons de Zouaves et de Tirailleurs formeront des régiments mixtes (R.M.Z.T).
Bernard Jullian France
"Zouave 1914" Dessin 50 x 65 cm
En août 1914, des bataillons de Zouaves issus des quatre régiments d’active se trouvaient sur le front. En décembre 1914 et en janvier 1915, cinq nouveaux régiments de Zouaves, dont trois en Algérie et deux au Maroc, seront constitués.
"Zouave 1914" Autochrome Collection privée.
Après les premiers mois du conflit, l’Etat-major, jugeant l'uniforme des zouaves et des tirailleurs trop voyant et inadapté au théâtre des opérations, décidait de le modifier. Dès 1915, la tenue de drap kaki, dite "moutarde" devenait la caractéristique de l’armée d’Afrique et des troupes coloniales.
A l'arrière du front, la chéchia et la ceinture de laine bleue permettaient encore de distinguer les zouaves des autres combattants.
Eugène Burnand 1850-1921 Switzerland
"Josef-Louis Helminger, de Riedwir (Alsace), zouave de l’armée française."
1917 Musée national de la Légion d'honneur, Paris.
En première ligne, les chéchias, lorsqu'elles n'étaient pas encore remplacées par le casque métallique Adrian modèle 1915, étaient masquées par des manchons de toile de couleur sable.
De la couleur de ces nouvelles tenues, qualifiées du sobriquet de "moutarde", naîtra la nuance kaki qui s'imposera dans toute l'armée après 1922.
Les zouaves, comme les tirailleurs et les spahis, retrouveront leur tenue "orientale" lors des prises d'armes, des cérémonies et comme tenue de sortie à partir de 1928.
Zouaves 1914
La devise du 4° régiment de zouaves était "Être zouave est un honneur. Le rester est un devoir."
Les régiments de Zouaves, comme toutes les troupes africaines, furent souvent employés lors d’assauts particulièrement meurtriers. Les régiments coloniaux seront maintes fois anéantis, remaniés et reformés.
"A Mesnil Les Hurlus, Les Zouaves à l'Assaut."
25 septembre 1915.
Village du nord-est de la Marne, Mesnil-lès-Hurlus comptait 97 habitants en Août 1914. Complètement détruit pendant la première guerre mondiale, le village ne fut jamais rebâti.
Seconde offensive de Champagne. Du 25 septembre au 7 octobre 1915, 140 000 soldats Français, Africains et Marocains seront tués, blessés et disparus en près de douze jours de combats.
"Là, en Champagne, sur douze kms de pauvre terre, 2 millions d’hommes ont passé une année à s’entre-tuer. Cinq villages disparaîtront à tout jamais, il s’agit de Mesnil-les-Hurlus, de Perthes-les-Hurlus, d’Hurlus, de Tahure et de Ripont.
En octobre 1915 enfin, après plus de 300 assauts infructueux, les fantassins français enlèvent les tranchées. Cette offensive d’automne fut un affreux échec malgré le petit gain de terrain qui provoqua un instant des espoirs démesurés."
"Je les grignote" Champagne 1914-1915 de Louis Guiral éd. Le Livre d'histoire.
"Combat du 9° Zouaves à Cœuvres et Valsery (Aisne), 15 juin 1918."
Après le régiment d'infanterie coloniale du Maroc (RICM) et le régiment de marche de la Légion étrangère, les régiments de zouaves et les régiments de tirailleurs algériens et tunisiens furent parmi les plus décorés de l'armée française.
"Le drapeau du 9° Zouaves 1918"
Dans le département du Pas-de-Calais, en contrebas de la rivière Souchez, au lieu-dit les Ecouloirs, "La vallée des Zouaves" commémore le souvenir des durs combats menés par la division marocaine le 8 mai 1915 pour la conquête de la crête de Vimy.
Le corps des Zouave sera dissous en 1962 après la fin de la guerre d'Algérie.
23:28 Publié dans Histoire, peintres-guerre, peintres-militaires | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook
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